À la Rochelle, comment un chantier de dépollution a intoxiqué des enfants
Journaliste indépendant basé en Charente-Maritime. S'intéresse aux questions de justice sociale et climatique.
Au cœur de La Rochelle, plus de 450 personnes, dont des enfants, ont été exposées à des polluants toxiques lors de la réhabilitation d’une friche industrielle qui doit accueillir un grand projet immobilier. Plusieurs plaintes ont été déposées et une question demeure : la dépollution a-t-elle été bâclée pour des raisons financières ?
Yeux qui piquent, maux de gorge et de tête, vertiges, nausées et vomissements… voilà de quoi se plaignent depuis août 2024 plusieurs centaines de riverain·es et d’enfants scolarisés dans deux établissements scolaires. L’école publique Massiou et l’ensemble scolaire privé Fénelon Notre-Dame, situés à quelques pas d’un chantier de dépollution d’une ancienne usine à gaz, au centre-ville de La Rochelle (Charente-Maritime). Plus de 2800 élèves sont scolarisés dans les deux structures.
"J'ai cru crever"
Le 3 octobre, la direction de l’établissement privé alerte par courrier recommandé, la mairie, la préfecture et l’ensemble des autorités publiques « de l’impact (des travaux) sur la santé des enfants et du personnel, et leur demandé d’intervenir », résume une salariée de l’école. Dans le quartier, les vacances de la Toussaint sont vécues comme un véritable calvaire. « La semaine du 24 octobre, j’ai cru crever » se souvient une septuagénaire qui habite une résidence à quelques dizaines de mètres du chantier. Ancienne asthmatique, ses crises réapparaissent alors qu’elle n’en était plus sujette depuis plus de dix ans.


Au retour des vacances, la semaine du 4 novembre, la situation est intenable à l’école Fénelon Notre-Dame. Le nombre de symptômes bondi, notamment chez les 4e et 3e, dont les classes sont les plus proches du chantier. A tel point que la direction décide de fermer l’établissement le vendredi 8 et le lundi 12 novembre. Le 15 novembre le chantier est mis en pause, plus d’un mois après la première alerte. Deux mois après les premiers symptômes. La ville et l’État s’empare enfin du sujet.
Pour lire la suite abonnez-vous
Je m'abonne et je soutiens la presse indépendante