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Manifs contre la réforme des retraites : des chiffres truqués par des macronistes ?
Ce mardi 31 janvier, c’était l’acte 2 du large mouvement de contestation de la réforme des retraites façon Macron-Borne. Une démonstration de force puissante dans la rue, de l’avis quasi-unanime des observateurs. Le quotidien Libération indique que “le rapport de force se complique pour le gouvernement”. “La mobilisation s’intensifie”, fait remarquer Le Monde. Mais, tels des Gaulois dans leur village d’Astérix, une équipe d’observateurs semble considérer que les manifestants qui ont déferlé sur Paris n’étaient pas si nombreux que ça. Il s’agit de l’équipe du cabinet “indépendant” Occurrence, racheté il y a peu par l’institut de sondage IFOP.
Qu’est-ce que ce cabinet Occurrence, qui s’était donné pour mission de dire le chiffre exact suite aux manifestations, loin des exagérations des organisateurs et des sous-évaluations de la police ? Pourquoi en arrive-t-il à donner un verdict qui suscite autant de railleries ? Peut-on sérieusement compter le nombre de participants à une marche, ou à un meeting en plein air ? Pour en parler, notre journaliste Théophile Kouamouo a voulu donner la parole à Alessio Motta, consultant et enseignant en sciences sociales, bon connaisseur des données chiffrées, spécialiste des enquêtes quali et quantitatives, auteur aussi du livre Sociologie des déclenchements d’actions protestataires paru aux Editions du Croquant et de l’Antimanuel de socio paru aux Éditions Bréal. On peut compter Alessio Motta au nombre des experts qui ont considéré que l’évaluation d’Occurrence, c’est-à-dire 55 000 manifestants à Paris le 31 janvier, était invraisemblable. Pourquoi pense-t-il ainsi ? Il s’explique.