Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Semer les graines de la révolution
L'effondrement de la biodiversité et le réchauffement climatique provoquent une crise et posent la problématique de la résilience face au choc écologique. Dans son livre, "La révolution du potager, manuel d'écologie individuelle et collective", la militante écologiste Béné présente le potager comme un refuge politique, où il est possible de construire cette résilience, individuellement et collectivement.
Le jardin est-il un objet politique ? C'est en tout cas le postulat de Béné, une militante écologiste, féministe et libertaire bretonne qui écrit le livre La révolution du potager manuel d'écologie individuelle et collective.
Sur le plateau du Média, l'autrice raconte de quelle manière son potager devient un lieu de résistance et de réflexion politique. Un refuge également à l'heure du dérèglement climatique et de l'effondrement de la biodiversité mais aussi de l'agriculture intensive utilisant des pesticides et des méthodes destructrices. Au contraire, son potager est un espace de résilience qui lui permet de s'extirper de certains rapports de classe, marchands et de consommation. A travers l'objet du jardin, Béné interroge l'alimentation et l'agriculture dominante en France. Elle questionne les privilèges, notamment coloniaux et rappelle les liens entre notre consommation alimentaire, notre économie agricole et l'impérialisme.
C'est aussi de cela que Béné tente de s'échapper lorsqu'elle cultive son jardin. Mais comme elle le rappelle : pour définitivement s'extirper des rapports capitalistes et coloniaux, il faut se mobiliser collectivement. Le potager n'est qu'un départ pour semer la révolution.
Ce livre est donc un appel à la résistance. Résistance d'autant plus urgente que de nombreux jardins deviennent des zones à défendre. Souvent menacés, comme le jardin des vertus à Aubervilliers, ou détruits comme celui de l'Engrenage à Dijon, ces espaces sont l'objet de luttes contre l'artificialisation des sols et l'urbanisation massive.
La révolution du potager est donc un "ouvrage hybride entre livre de jardinage, de cuisine et essai d'écologie".