Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.
Militante des droits de l’homme harcelée par la police
Observatrice des pratiques policières au sein de la Ligue des droits de l’homme à Montpellier, Camille Halut livre au Média un témoignage riche et révoltant sur la réalité des violences policières.
“L’un des premiers cas que j’ai observés, c’est celui d’Axel, c’est un manifestant, qui a 25 ans, et qui se trouve dans la rue de la Loge, parmi tous les autres manifestants, à Montpellier. Et en fait, il y a les policiers de la BAC de Montpellier qui tirent au LBD 40, qui font en fait, j’ai fait analyser la vidéo par un syndicaliste policier parisien, qui explique qu’en fait les policiers utilisent le LBD à ce moment là pour faire reculer la foule, ce qui n’est absolument pas le rôle du LBD 40”, raconte-t-elle.
Ces violences vont jusqu’à toucher les défenseuses et les défenseurs des droits de l’Homme, comme l’a douloureusement expérimenté Camille Halut : “J’étais en face de ce policier, qui m’a regardé dans les yeux, et qui m’a dit : madame, vous me donnez des coups, avec une voix très calme. Et j’ai compris qu’il était en train de construire une incrimination contre moi (...) Derrière il m’a accusée de dissimulation du visage, alors que j’avais mon masque là, et surtout de rébellion, il m’a accusée de lui avoir donné des coups avec mes mains, des coups avec mes pieds, que j’aurais essayé de m’enfuir, alors que c’était pas du tout le cas. Au moment de l’audience, ont été projetées les vidéos qui avaient été faites par des journalistes indépendantes autour de la scène, et en fait, ils ont montré que le policier s’était totalement mis en scène, et que, du coup j’ai été relaxée”, raconte-t-elle.
Tout comme elle raconte l’alliance entre des policiers et des magistrats, notamment lors des comparutions immédiates, qui aboutissent à des condamnations, à de la prison ferme, de citoyens dont le seul tort est d’avoir participé de manière tout à fait légitime à des manifestations publiques.