Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
5G, objets connectés et sobriété numérique avec The Shift Project
On imagine souvent le secteur numérique comme dématérialisé. Pourtant, son impact est réel. La consommation énergétique du numérique augmente de 9% par an et il représente déjà 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, la consommation énergétique est devenu une véritable préoccupation en vu des enjeux climatiques. Le sujet mérite donc le détour et l'intérêt des associations écologistes.
Le think tank The Shift Project, présidé par Jean-Marc Jancovici, publie son troisième rapport sur la pollution numérique. Pour la troisième année de suite, le think tank qui oeuvre pour une économie décarbonée met en lumière cette pollution et présente l'avancée de ses travaux sur un sujet peu médiatique : l'impact environnemental du secteur numérique, particulièrement énergivore. Intitulé "Déployer la sobriété numérique", le document explique en détail la méthodologie de The Shift Project et des moyens à mettre en oeuvre. Le rapport interroge aussi : "comment évaluer si le déploiement d'une technologie connectée est vraiment pertinente d'un point de vue énergétique?", "comment forger des systèmes informatiques sobres?"
Pour en discuter, Le Media reçoit Hugues Ferreboeuf, chef de projet numérique et co-auteur du rapport. Cet ingénieur définit la sobriété numérique, et les moyens de prioriser "l'allocation des ressources en fonction des usages afin de se conformer aux limites planétaires".