Emmanuel Macron a fait savoir, pour la première fois, sa volonté que la France reconnaisse l’État palestinien, peut-être en juin prochain, lors d’une conférence co-organisée avec l’Arabie Saoudite. Une déclaration marquant un tournant dans sa politique, bien qu'encore très conditionnelle. Jusqu’ici, la France plaidait pour une solution à deux États sans jamais franchir le pas de la reconnaissance, contrairement à 147 pays membres de l’ONU. Ce revirement intervient alors que la situation à Gaza s’aggrave, avec des pertes humaines massives et un soutien américain renforcé à Israël. Si la gauche française salue enfin ce changement, la droite dénonce une décision "prématurée". Macron tente de rééquilibrer sa position après des mois de soutien à Israël, tout en ménageant ses partenaires occidentaux. Mais les actes peinent à suivre les paroles : soutien militaire à Israël, criminalisation des voix pro-palestiniennes, et inaction face aux mandats d’arrêt internationaux contre Netanyahu. En juin, la France devra montrer si elle est prête à joindre enfin les actes aux paroles ou à rester dans l’ambiguïté diplomatique.