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Tabassée par la police à 73 ans, Geneviève Legay a un message pour Macron
Souvenez-vous, c'était le 23 mars 2019, place Garibaldi, à Nice, lors d’une manifestation de Gilets Jaunes. La scène est filmée, elle fait très vite le tour des réseaux sociaux. On y aperçoit une manifestante, cheveux gris, s'effondrer sur le sol lourdement, poussée par une violente charge policière.
Geneviève Legay, alors porte-parole d’Attac 06, 73 ans, est gravement blessée, victime d’une hémorragie, de plusieurs fractures au crâne et au coccyx et de côtes cassées, elle se réveille plus de 6h après, à l'hôpital. Miraculée, elle a frôlé la mort.
5 ans plus tard, grâce au travail des avocat·es, de la presse, notamment à nos confrères de Médiapart, mais aussi grâce à la mobilisation d’Attac, Geneviève Legay a notamment obtenu le dépaysement de son affaire à Lyon, la mutation-sanction du procureur de Nice, et, enfin, un procès, celui du commissaire Rabah Souchi, le commissaire de police qui a ordonné la charge. Ce procès, qui aura lieu jeudi 11 janvier 2024, est historique : c'est la première fois depuis 70 ans qu’un donneur d’ordre devra rendre des comptes devant la justice.
En parallèle de ce procès, Attac et Geneviève Legay appellent à une mobilisation : pour montrer « pourquoi l’affaire Geneviève Legay est un scandale d’État (mensonges au plus haut sommet de l’État, obstacles à la manifestation de la vérité, street medics empêché·es d’intervenir, commissaire décoré par sa hiérarchie au lieu d’être sanctionné...) » mais aussi, et surtout, « faire le procès des violences policières, pour toutes les victimes n’ayant pas accès à un procès, en donnant largement la parole à des victimes et familles de victimes, notamment des quartiers populaires ».