Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
La Suisse condamnée pour inaction climatique : "l'inquisition écolo" qui fait vriller Elisabeth Lévy
Mardi 9 avril, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné la Suisse pour inaction climatique.
Pour la première fois, un tribunal international reconnaît que l’inaction d’un État, ou ses actions inefficaces, contre le réchauffement climatique contreviennent à ses devoirs de protection de sa population. La décision constitue une extension historique des droits de l’homme à la question climatique, elle fera jurisprudence et pourra servir de point d’appui pour les écologistes en lutte de toute la planète.
Face à un tel jugement, beaucoup entonnent alors le refrain du “gouvernement des juges”, et de la perte de souveraineté : les États ne devraient avoir de comptes à rendre qu’à leurs citoyens. Mais c’est précisément ce que la Cour accomplit. En l’espèce, la Cour dit aux États : “vous avez pris des engagements face à vos citoyens que vous n’avez pas respectés” ; y voir une atteinte à la souveraineté de l’État est un contresens.
Évidemment la multiplication des contentieux ne peut remplacer l’action politique : rappeler les gouvernements à leurs obligations, c’est bien, remplacer ceux qui traînent les pieds en mettant au pouvoir des forces politiques déterminées à s’attaquer au problème, c’est mieux.