A peine nommé à Matignon, François Bayrou provoque déjà de nombreuses réactions, tant dans la classe politique que dans l’opinion. Il y a d’abord eu ce déplacement à Pau, ville dont il est maire depuis 2014, et où il a préféré se rendre pour présider le conseil municipal, alors qu’on assiste à l’une plus grave crises humanitaires en France depuis plusieurs années, après le passage meurtrier du cyclone Chido à Mayotte. “Pau c’est en France !” dira t-il pour sa défense. Ajoutant que “La citoyenneté ne se divise pas et j’ai exercé ma responsabilité de citoyen”, a assuré François Bayrou, rappelant qu’il avait assisté en visioconférence à la réunion de crise sur la situation à Mayotte, tout étant à Pau. Des paroles qui n’ont, évidemment, pas fait tomber la polémique, de surcroît dans un contexte politique fragile. En effet, le Premier ministre mène des consultations depuis lundi à Matignon, en vue de la formation d'un gouvernement. L’équation est pourtant difficile à faire, puisque si certaines forces politiques de gauche, à l'exception de la France Insoumise, sont disposées à discuter, elles sont moins enclines à prendre intégrer un gouvernement qui a de grandes chances de faire face à une motion de censure. Si LFI assure voter la censure pour le PS, la droite et le RN c’est assez flou. Ces derniers attendent de voir la feuille de route du nouel occupant de Matignon. L'annonce du nom des ministres pourrait néanmoins intervenir d’ici la fin de semaine, selon François Bayrou lui-même. Alors, échappera t-il à la censure ? A-t-il véritablement une marge de manœuvre ou ses jours à Matignon sont-ils comptés ? On va tenter d’y répondre avec nos invités : Max-Erwann Gastineau, essayiste et Amine Snoussi, collaborateur parlementaire LFI.