Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Dans la tête d’un flic : les résultats inquiétants d’un sondage
Au Média, on fait la chronique des multiples dévoiements de la police : racisme, sexisme, violence gratuite, rôle de bras armé du pouvoir néolibéral. Dans cette perspective on prête aux agents de nombreuses croyances et attitudes. Quelles sont précisément les perceptions des agents des forces de l’ordre ?
La récente enquête intitulée “Déontologie et relations police-population : les attitudes des gendarmes et des policiers” propose une approche rigoureuse de ces ressentis. Comment ces agents conçoivent-ils leur travail et leurs relations avec le public ? Que pense la police ? L’étude fait par exemple apparaître que les agents des forces de l’ordre ne font pas confiance au reste de la population, privilégient les conceptions répressives de leur métier, et considèrent comme acceptable, parfois, d’enfreindre les règles si le bon déroulement de la mission l’exige. Se dessinent les contours de forces de sécurité déconnectées de la société, et relativement autonomes par rapport à l’appareil d’État, ce qui produit une grande résistance aux changements (sur le racisme, les contrôles d’identité, l’affichage du numéro de matricule, etc.). Espérer la transformer de la cave au grenier sera vain si l’institution policière continue de se penser comme une maison isolée. Il faudra d’abord la transformer en simple appartement.