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On s'autorise à penser

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Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.

Antisémistime : le jeu toxique du bloc sioniste | Maxime Benatouil, Julien Théry

Quel est le point commun entre Bernie Sanders, Salvador Allende, Pierre Bourdieu, Jeremy Corbyn ou encore Jean-Luc Mélenchon, à part d'être des personnalités de gauche ? Ils ont tous fait l'objet de l'accusation d'antisémitisme – bassement instrumentalisée comme moyen de disqualifier radicalement un adversaire politique en lui imputant une solidarité avec les crimes effroyables des Européens contre les juifs et en particulier avec le judéocide des années 1941-1945. Mais comment un tel usage de cet accusation est-il possible aujourd'hui, alors que l'antisémitisme, le vrai, est historiquement le fait de la droite ?

Julien Théry reçoit aujourd'hui Maxime Benatouil, militant de l'Union juive française pour la paix et du collectif Tsedek !, qui est l'un des neufs auteurs et autrices d'un recueil de textes intitulés Contre l'antisémitisme et ses instrumentalisations, paru récemment aux éditions La Fabrique. L'ouvrage réunit des contributions signées notamment par Judith Butler, Frédéric Lordon, François Vergès, Houria Bouteldja ou encore Naomi Klein. Maxime Benatouil revient ici sur les contradictions profondes et le jeu toxique du "sionisme de gauche", qui contribue aux falsifications de la propagande israélienne en faisant passer le massacre du 7 octobre pour une attaque antijuive, un pogrom, et mine le soutien aux Palestiniens face à la guerre d'extermination lancée contre eux. 

Tout en se présentant comme progressistes et antiracistes, les sionistes "de gauche" nient le caractère colonial de l'Etat d'Israël, les spoliations et les massacres d'hier et d'aujourd'hui sur lesquels repose son existence, et les discriminations racistes entre "nationalités", c'est-à-dire l'apartheid, qui caractérisent son organisation juridique. L'entreprise consistant à assimiler antisionisme et antisémitisme, reprise à son compte par Emmanuel Macron, est profondément frauduleuse et perverse. Elle falsifie l'histoire, puisque la majorité des juifs étaient hostiles ou indifférents au sionisme avant le judéocide européen perpétré par les nazis (et de nombreux antisémites ont été et sont encore sionistes, à commencer par Lord Balfour, l'auteur de la déclaration créant un foyer national juif en Palestine en 1917, ou de nombreux fascistes français comme Lucien Rebatet). Elle travestit aussi la réalité présente, puisque l'hostilité à la colonisation et à l'apartheid caractéristique de l'Etat ethnico-religieux d'Israël n'implique aucune hostilité aux juifs... et beaucoup parmi ces derniers demeurent antisionistes malgré la vague réactionnaire de ces dernières décennies. Le pire, peut-être, est que la thèse officielle assimilant antisionisme et antisémitisme est un puissant facteur de développement de l'antisémistime – réel, celui-là –, puisqu'elle accrédite la thèse de l'Etat d'Israël selon laquelle ses actions serait menée au nom de tous les juifs. 

M. Benatouil revient aussi sur le cas singulier de l'Allemagne, abordé dans le livre avec un texte de Leandros Fischer. L'Etat allemand se distingue par l'ardeur de son soutien à l'Etat d'Israël et interdit purement et simplement le soutien aux Palestinien, qui est en Allemagne un délit d'opinion. Une forte proportion des l'armement israélien est d'ailleurs fournie par l'Allemagne. La culpabilité pour le génocide nazi débouche ainsi sur le soutien à une autre extermination. 

Sur le même sujet, voir aussi l'entretien avec Enzo Traverso dans un récent épisode d'OSAP :

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