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Mélenchon, l'échappée confirmée
L’ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, a qualifié Jean-Luc Mélenchon de “vote utile de gauche” la semaine dernière.
L’insoumis fait depuis le début la campagne en tête ; mais depuis deux semaines, il effectue une échappée : les sondages le donnent à 11, 11,5%. C’est la conjonction d’une petite montée de Mélenchon, et d’une baisse de ses concurrents (notamment due à l’arrivée de C. Taubira).
Son poursuivant de gauche le plus proche, Yannick Jadot, est autour des 5%.
C’est donc un pari réussi pour les insoumis. En évitant tout accord ou primaire avec les autres partis, ils comptaient sur une sorte de “primaire dans les sondages” pour les placer en tête à partir de janvier ou février. Ils pourraient alors faire jouer ce vote utile auprès des électeurs des autres formations de gauche.
Ce qu’il y a de remarquable, depuis une dizaine de jours, c’est que les éditorialistes s’entendent désormais pour distinguer Mélenchon des autres candidats de gauche.
Et cela crée un climat, contribuant à installer dans l’opinion publique l’idée qu’un accès au second tour est possible. Ce qui peut produire des dynamiques autoréalisatrices. Les gens peuvent se dire que les propositions de Mélenchon ne sont pas condamnées à rester une utopie.