Chaque semaine, Fabrice alias le Stagirite porte un regard décalé sur l'actualité et les stratégies de communication des puissants. L'ironie n'empêchant pas l'analyse rigoureuse.
Manuel Valls : le vrai "père" du macronisme
Pour justifier son retour dans la vie politique française, et son investiture par LREM dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, Manuel Valls a usé d’une formule qui sent bon la modestie : “je faisais du macronisme"...
Pour justifier son retour dans la vie politique française, et son investiture par LREM-Renaissance dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, Manuel Valls a usé d’une formule qui sent bon la modestie : “je faisais du macronisme avant Macron”.
Sur le fond, c’est plutôt correct : les réformes néolibérales, le forçage du Parlement à coup de 49-3, la brutalisation policière des manifestants. En s’inscrivant dans cette filiation (ou ici, paternité), il veut tordre le cou à l’idée d’un Valls champion de l’opportunisme.
Valls nous livre peut-être une clé de compréhension des évènements récents. Il décrit en version courte la constitution du “bloc bourgeois”, c’est-à-dire la réunion en un bloc (le bloc macroniste) d’électeurs issus des classes supérieures et auparavant répartis en deux camps politiques.
Il concède implicitement que sa théorie des deux gauches irréconciliables a du plomb dans l’aile, ce qu’essaye de démontrer Mélenchon à travers la NUPES.
Il n’y a pas deux gauches irréconciliables, il y a une gauche, plurielle, parcourue de désaccords voire de contradictions, et une “droite complexée” (Frédéric Lordon). Grâce au coup stratégique de Mélenchon, cette dernière ne peut absolument plus se cacher, et est poussée, soit à rejoindre le pôle libéral-macroniste, soit à ne plus exister politiquement.