Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Macron, pillard des océans ?
L'océan était à l'honneur, du 9 au 11 février 2022. A Brest, une quarantaine d'états se sont réunis au One Ocean Summit, un sommet sur l'océan. Mais certains écologistes dénoncent un sommet du « blue washing » dédiée à l'économie de la mer.
Les participants avaient promis des annonces, distillant ci et là de nouvelles mesures. Les chefs d'états réunis au One Ocean Summit, ont parlé de l'océan pendant trois jours à Brest, du 9 au 11 février. Emmanuel Macron, le Président français, a promis le passage de 33% des aires marines françaises classées sous protection. Avec l'extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises sur l'ensemble des espaces maritimes des archipels Crozet, Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam. La Polynésie française s'est également engagée à créer au sein de sa zone économique exclusive un réseau d'aires protégées d'au moins 500 000 km².
Il a peu été question des projets miniers en mer, lors du One Ocean Summit. Pourtant, la question était omniprésente, mais jamais directement abordée. Le sujet, lancinant durant les trois jours était occulté par celui de l'exploration, assumé par les exécutifs sous principes scientifiques. L'objectif déclaré est d'approfondir la connaissance de l'environnement marin, y compris des ressources minières qui dorment dans les profondeurs.
Un minerai en particulier fait l'objet des convoitises : les nodules polymétalliques.
Utiles pour pour la fabrication d'appareils de hautes technologies ou des énergies renouvelables, les nodules polymétalliques serviraient notamment aux voitures électriques, qui demandent quatre fois plus de métaux qu'un véhicule standard et dont la Banque mondiale prévoit la multiplication par trente d'ici dix ans.
Pourtant, ce projet fait polémique. En Juin 2022, 622 scientifiques lancent un appel à un moratoire. Au congrès mondial de la nature, à Marseille, l'UICN vote en septembre 2021 pour un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins, sur lequel la France s'abstient.