Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuel·le·s, penseuses·eurs et actrices·eurs des luttes sociales dissident·e·s et/ou invisibilisé·e·s.
Chocolat ; drogues dures ; colonialisme et lutte des classes | Armand Gauz
Nous avions reçu l’écrivain ivoirien Armand Gauz pour évoquer son roman, “Camarade papa”. C’était en 2018. En 2020, on remettait le couvert pour décortiquer ensemble “Black Manoo”. Et en 2022, toujours dans la période de la rentrée scolaire, on se revoit pour causer de Cocoïans, sous-titré “Naissance d’une nation chocolat”. Une “ample fresque historique à travers le XXe siècle” qui “raconte l’histoire du chocolat et de la dépendance du monde à la poudre de cacao”...
Jamais deux sans trois. Ici, sur le plateau de Média, nous avons reçu l’écrivain ivoirien Armand Gauz pour évoquer son roman, “Camarade papa”. C’était en 2018. En 2020, on remettait le couvert pour décortiquer ensemble “Black Manoo”. Et en 2022, toujours dans la période de la rentrée scolaire, on se revoit pour causer de Cocoïans, sous-titré “Naissance d’une nation chocolat”. Une “ample fresque historique à travers le XXe siècle” qui “raconte l’histoire du chocolat et de la dépendance du monde à la poudre de cacao”. “Cocoïans” commence par la “confession” imaginaire d’un mort, Jean-Baptiste Marchand, officier qui a ouvert la voie à la colonisation d’une partie de l’Ouest africain par la France. Et donc rendu possible le développement de la culture du cacao en Côte d’Ivoire, qui en est aujourd’hui le premier producteur mondial.
Un mort qui “ressuscite” deux fois dans le livre, qui tient à la fois du style romanesque et de la geste théâtrale. Une fois sous les traits d’un haut fonctionnaire du Fonds monétaire international venu briser les reins d’une Côte d’Ivoire indépendante qui bloque en 1985 les exportations de cacao pour protester contre la baisse des cours qui appauvrit le pays. Et une dernière fois sous les traits d’un militaire des forces spéciales françaises, venu participer à une restauration politique de type autoritaire. Car derrière les pacificateurs des siècles derniers, derrière les colons ou même l’État postcolonial, le commerce du cacao est d’abord et avant tout le produit d’un ordre capitaliste. Le fameux ordre capitaliste que Gauz, écrivain marxiste, dénonce à longueur de romans.