Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Cop 26 : les puissants nous conduisent droit dans le mur !
Deux semaines de négociations à Glasgow, en Écosse, pour aboutir à une nouvelle déclaration d'intention, non contraignante. La COP26 privilégie les intérêts des financiers à celle de l'humanité. Préférant soutenir le marché carbone et encourager la compensation des émissions de CO2 plutôt que d'acter de manière opérationnelle la fin des énergies fossiles, la conférence mondiale pour le climat a amassé les discours verts tout en assurant le statu quo. Le Média fait le bilan de cette COP du greenwashing.
Il y a eu la coalition pour mettre fin aux investissements dans le pétrole, le gaz et le charbon à l'étranger qui ne sont pas accompagnés de dispositifs d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (comme le captage du CO2) à partir de la fin de 2022. Il y a aussi eu l'alliance BOGA (Beyond Oil and Gas Alliance) qui promet de sortir des énergies fossiles d'ici à 2030 ou 2040, en refusant d'octroyer de nouvelles concessions et licences pour l'exploration et l'exploitation de gaz et de pétrole.
Ces annonces applaudies, ralliées par la France, contraignent pourtant peu ses signataires. En réalité, le problème des énergies fossiles n'a été mis en avant qu'en marge des principales négociations de la COP 26. A croire que les États n'ont pas compris l'enjeu et ne sont pas prêts à mettre en œuvre une politique coordonnée pour limiter le réchauffement climatique.
Alors à quoi sert la COP26 ? Ils sont nombreux à se poser la question et à ne pas comprendre ce qu'il se passe dans les salles de négociations de Glasgow. A l'instar des militants d'Extinction Rébellion qui ont rendu visite aux principales rédactions parisiennes pour réclamer la vérité. Les activistes regrettent le peu d'informations pertinentes sur le sommet pour le climat.
Surtout qu'au-delà des annonces médiatiques, d'importantes décisions moins connues sont prises. D'intenses négociations se tiennent autour de l'article 6 de l'accord de Paris, qui prévoit des mécanismes autorisant chaque pays à réaliser des échanges de réductions d'émissions. Concrètement, de nombreux États veulent discuter d'un marché carbone qui peut se révéler très lucratif.
Pour comprendre les enjeux de la COP 26, Le Média fait le bilan d'un sommet assailli par les financiers, tiraillés entre la nécessité de limiter le réchauffement climatique et les opportunités économiques ouvertes par l'accord de Paris.