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Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.

Un camp climat contre la gentrification

Dans le nord de Paris, dans le quartier de la rue Sainte-Marthe, des écologistes de Youth for climate installent un camp climat dans le cadre de la mobilisation internationale pour le climat. Cette fois-ci, ce n'est pas un centre commercial ou un ministère que les activistes tentent de bloquer, mais un quartier populaire en voie de gentrification.

Samedi 26 septembre, des ateliers, des rencontres, des conférences sont organisées sur la place Sainte-Marthe et les rues adjacentes. Leur objectif est d'occuper le trottoir pour dénoncer la spéculation immobilière que subit le secteur, et de soutenir des luttes locales. Des associations d'artistes et d'artisans, rejointes par Youth for climate, se battent contre un promoteur immobilier dans le quartier. 

Il s'agit de la société Edmond Coignet, propriétaire depuis plus d'un an de 87% des parts de la Société Immobilière de Normandie (SIN). Cette entreprise spécialiste de la valorisation immobilière détient environ 120 lots autour de la place Sainte-Marthe, dont 22 locaux vides. Les riverains craignent une montée des prix des loyers, qui ne permettraient plus aux locataires actuels de rester. Or certains baux ne sont déjà plus renouvelés, des commerçants sont contraints de partir et le quartier se vide.

Pourquoi les écologistes organisent-ils un camp climat contre la gentrification ? Pourquoi s'emparent-ils des problématiques sociales ?

"Youth for climate, c'est un mouvement écologiste, mais c'est aussi un mouvement qui regroupe l'écologie et le social, parce qu'on ne peut pas penser l'écologie sans le social. Et ce n'est pas juste aux classes les plus favorisées de profiter de l'écologie" nous explique des militantes du mouvement pour le climat : "la lutte climatique elle est indissociable de la lutte sociale". Les jeunes militants souhaitent donc créer des ponts entre les luttes, en allant soutenir les mouvements sociaux et les combats des riverains. Ils refusent de séparer ces différentes batailles, "parce qu'on aspire à un monde meilleur qui soit viable. Mais ça ne sert à rien qu'il soit viable s'il est pas juste pour toutes et tous. La transition écologique elle doit se faire de façon juste pour tous le monde et elle doit oublier personne." 

État d'urgence

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