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Tortures, meurtres et exploitation : la face cachée de l'armée française
« Et si l’armée française était en train de se désintégrer imperceptiblement devant nos yeux ? Baisse des moyens et crise des vocations ; implication toujours plus forte des militaires sur le territoire national depuis les attentats de 2015 ; persistance d’opérations extérieures aux objectifs flous… tout cela constitue-t-il un poison lent, un cocktail fatal ? » Ce sont des questions qui sont venues à l’esprit de Théophile Kouamouo, alors qu’il lisait l’excellent livre d’enquête des journalistes Justine Brabant et Leila Minano, « Mauvaise troupe ».
Un ouvrage qui décrit, comme le dit son sous-titre, « la dérive des jeunes recrues de l’armée française », mais aussi des conditions de vie et de travail qui conduit à une forte augmentation des désertions. Une enquête qui est partie des graves accusations de viols qui ont visé les troupes tricolores présentes en République centrafricaine dans le cadre de l’opération Sangaris. Plongée au cœur d’une « grande muette » qui a du mal à le rester à l’ère des réseaux sociaux. Et qui est elle aussi traversée par les contradictions profondes de la société française.