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Procès de La Poste : quand l'ubérisation tue
Alerte à La Poste, les conditions de travail des sous-traitants deviennent dramatiques. Un livreur du nom de Seydou Bagaga est décédé en 2012. Il était employé par une entreprise de sous-traitance de La Poste. Il est mort noyé en voulant récupérer un paquet tombé à l’eau, qu’il était chargé de livrer. N’étant pas formé aux procédures de sécurité, à cause de l’irresponsabilité des entreprises sous-traitantes, il a sauté dans une eau très froide, ce qui a causé sa noyade.
Tania Kaddour-Sekiou, journaliste au Média presse, nous explique que ce procès est aussi celui de la sous-traitance abusive. Avec un nombre élevé de colis à livrer, Seydou Bagaga a pris des risques pour ne pas qu’on lui reproche la perte du colis tombé dans l’eau. Car en cas de perte d’un colis, les livreurs subissent une pénalité qui va de 20 à 50% de leur recette. La Poste effectue une pression énorme sur les sous-traitants, qui sont payés une misère : entre un euro 30 et un euro 45 par colis. Entre un sous-traitant et un postier, l’écart de revenu mensuel est de plus de 600 euros.