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Menaces et mises à pied, l'État veut faire taire les soignants
C’est désormais LE rituel de la période du confinement. Tous les soirs, à 20 heures, les habitants des grandes villes se mettent à leurs balcons, et applaudissent le personnel soignant et les travailleurs en première ligne qui ne peuvent pas s’offrir le luxe de rester chez eux.
Mais pendant les applaudissements, des soignants sont contaminés par le coronavirus, et meurent. Et ceux qui dénoncent les manquements en termes de matériels de protection ou la rareté des dépistages se voient priés de se taire voire menacés.
C’est une de ces histoires révoltantes que raconte Gilles Fagot, collègue de Laëtitia Puissant, qui ne se sent pas le courage de parler aux médias après sa mésaventure.
Aide-soignante au sein du Centre hospitalier d’Hautmont, dans le nord de la France, déléguée syndicale, membre du Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail, elle a été purement et simplement refoulée à l’entrée de son lieu de service pour avoir porté les craintes et les exigences de ses collègues auprès de la direction.
Ce type d’attaque contre les libertés syndicales est d’autant plus problématique que les soignants ne peuvent pas, ou plutôt ne veulent pas s’engager dans un bras de fer dans cette période particulière.