Denis Robert reçoit des citoyens engagés, lanceurs d’alerte, intellectuels… Pour des entretiens à bâtons rompus dans lesquels le tutoiement est de mise et dont le présupposé admis par tous est que tout peut arriver.
La crise du Covid-19 vue par un médecin réanimateur
François Cortet, 68 ans, est médecin, réanimateur et anesthésiste au Blanc-Mesnil, en Seine Saint Denis. Il a vu sa clinique privée réquisitionnée en début d’épidémie. C’est donc un observateur aguerri de la crise sanitaire et politique que nous sommes en train de vivre. C’est aussi un vieil ami de Denis Robert qui fait souvent appel à lui quand quelque chose lui échappe au niveau médical. Au-delà du jargon et des difficultés à appréhender les discours des professionnels de la santé, il livre ici son témoignage sur la maladie, le confinement, le déconfinement et ses craintes quant à l’avenir. Tout ce qu’on entend comme un bruit de fond sans trop comprendre. « Cette pandémie, ça n’a jamais été vu. Elle est unique dans l’histoire médicale. Comment expliquer que des personnes en bonne forme puissent être affectés et mourir en trois jours, alors que dans le lit d’à côté des personnes plus âgées plus fragiles s’en sortent ? C’est un mystère face auquel on est complètement démuni » dit-il.
Il revient ici sur cette maladie de Kawasaki, émanation du Covid, qui touche maintenant les enfants, se montre très critique à l’égard des virologues et épidémiologistes qui se veulent trop optimistes, mais il livre aussi un réquisitoire contre la politique de santé, les agences régionales et leurs dictats, l’euthanasie devenue légale pratiquée dans les Ehpad et s’interroge sur l’origine du virus : « Tout est possible concernant le virus à Wuhan, une fuite du labo comme une transmission animale… » L’intérêt de cet entretien, c’est qu’on n’est pas face à un sujet sachant, un médecin sûr de lui comme on en voit beaucoup sur les plateaux télé. Non, François Cortet livre ici un témoignage à hauteur d’homme. Lui qui ne partira pas en vacances par crainte d’être contaminé confie que ce qui le gêne le plus dans ce Covid c’est ce qui change dans les rapports humains : « Embrasser tout le monde quand je vais au boulot, ça va me manquer… »