Dans une époque où l’actualité et la pertinence de la question de la pénibilité au travail est remise en cause, Le Média a choisi de documenter un sujet plus précis, qui fait l’objet d’un quasi black-out en France : les morts au travail. Et pourtant !
Guillaume, 36 ans, ouvrier du BTP, mort au travail
Le 17 aout 2018, Guillaume Garrido sortait de chez lui pour rejoindre le chantier sur la route nationale 21, près d’Agen (entre Bordeaux et Toulouse), où il travaillait depuis quelques mois en tant qu’intérimaire. Quelques heures après, Guillaume était écrasé par un mur en béton. Enseveli par des tonnes de terre, ce n’est qu’après des heures d’agonie qu’il est mort, sa tête encore dehors le cumul de terre, sous les yeux terrifiés de ses collègues.
Malgré cet accident affreux, son nom ne paraîtra pas dans les journaux. Un mort de plus dans le BTP, ce n’est pas assez pour faire l’actualité. Pourtant, à 35 ans*, il laissait derrière lui une fille en bas âge et une famille qui l’aimait.
Dans le BTP, selon la CGT, il y a un mort par jour. Cette donnée non plus ne fait pas l’actualité.
Nous nous sommes rendus à Agen, pour essayer de comprendre comment un tel accident a pu être possible, et restituer une partie de dignité à ces corps de travailleurs et travailleuses qui meurent au travail, dont les décès ne semblent pas inquiéter grand monde. Cette enquête à été rendue possible grâce au travail effectué par le journal local “La Feuille”. Achetez la Feuille, soutenez le journalisme indépendant !
*Guillaume est mort à 35 ans, et non pas à 36 comme indiqué dans notre enquête. Nous nous excusons pour l’erreur.