Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.
Fini le Parlement, l'État, c'est Macron
La semaine qui vient de s’écouler restera comme une des plus folles de la vie parlementaire. Jamais dans l’histoire agitée de la Ve République, un président et son Premier ministre n’avaient autant brutalisé les institutions. Surpris par la mobilisation inattendue contre l’article 24 de la loi de sécurité globale, mobilisation qu’est venu renforcer le télescopage des images du tabassage de journalistes et du producteur Michel Zecler, l’Élysée et Matignon cherchent une sortie.
C’est Emmanuel Macron lui-même qui a promis aux syndicats policiers que l’on ne pourrait plus diffuser l’image des forces de l’ordre en action. Prisonnier de cet engagement, le pouvoir ne veut pas retirer le texte. Alors il s’invente des solutions. Des solutions qui remettent de l’huile sur le feu plutôt que de l’éteindre. Voilà que l’article 24 pourrait migrer vers un autre texte législatif. En l’occurrence le projet de loi “confortant les principes républicains” que doit examiner le Conseil des ministres le 9 décembre.
L’exécutif qui piétine allègrement l’Assemblée et le Sénat pour sauver l’article 24, on en parle tout de suite dans le numéro 97 du P’tit coup de Bourbon.