Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Omerta à Rouen : l'État dépassé par la catastrophe
Vers 2h40 du matin, le jeudi 26 septembre 2019, un incendie est déclaré dans l'usine de Lubrizol à Rouen (Normandie). Cette entreprise produit des additifs pour de l'huile de moteur et des lubrifiants industriels. Un nuage noir envahit l'agglomération et produit de fortes odeurs. Le Samu fait face à une augmentation de 50% du nombre d'appels avec des symptômes qui font évoquer un pic de pollution avec des symptômes essentiellement respiratoires.
Quelles sont les conséquences de la catastrophe industrielle de Lubrizol ? Pourquoi l'Etat français et l'entreprise ne communiquent pas dès les premières heures qui suivent l'accident sur les risques environnementaux et sanitaires ? Agnès Buzyn, ministre de la solidarité et de la santé, et Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et du développement durable, se rendent sur place. Mais la communication est verrouillée. Ce qui agace les riverains, en attente de consignes
et obligés d'aller s'informer dans la presse. Notre journaliste Rémi-Kenzo Pagès s'est rendu sur place constater les conséquences de la catastrophe. Il a croisé des policiers qui portent des masques, et des habitants angoissés.