Denis Robert reçoit des citoyens engagés, lanceurs d’alerte, intellectuels… Pour des entretiens à bâtons rompus dans lesquels le tutoiement est de mise et dont le présupposé admis par tous est que tout peut arriver.
Geneviège Legay : survivante aux coups et mensonges de la Macronie
"Alors que mon pronostic vital était engagé, deux policiers ont tenté de me faire dire à l’hôpital que c’était un journaliste qui m’avait renversé et non un policier. [...] Si Macron vient à mon chevet, je lui fous deux gifles." Cet entretien de Denis Robert avec Geneviève Legay, 73 ans, gilet jaune et résistante "jusqu’à sa mort", a été réalisé dans la banlieue de Nice, dans l’appartement de cette éducatrice à la retraite qui est engagée dans le mouvement des gilets jaunes depuis son origine.
Fatiguée mais combattive, Geneviève, devenue à son corps défendant égérie du mouvement, raconte comment, alors que tout était calme, un commissaire a demandé à ses hommes de la charger. Tout cela dit-elle car elle portait « un drapeau ». Matraquée par l’arrière sur le crâne, elle s’est effondrée sans pouvoir amortir sa chute. En sortant du coma, parquée dans sa chambre d’hôpital avec interdiction de voir ses proches, Geneviève ne se souvenait plus de l’agression. Perte d’équilibre, surdité, céphalée, fragilité émotionnelle, six mois après l’agression policière elle livre en exclusivité son témoignage qui incrimine en premier lieu Jean Marie Prêtre, le procureur de Nice qui avait largement communiqué sur la cause accidentelle de sa chute. Le Président Emmanuel Macron avait, après l’agression, perdu une nouvelle occasion de se taire puisqu’il avait opiné que ce n’était pas bien pour une vieille dame de manifester.
MERCI à Pascal Lorent (Courrier Sud) pour son aide et ses images.