Chaque semaine, Serge Faubert raconte l’actualité française à travers le prisme des délibérations au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce qui perce de l’esprit des lois et de l’équilibre des forces politiques, au-delà du jeu des petites phrases.
5 décembre : destination finale pour le pouvoir
Le 5 décembre, c’est dans deux semaines. Une journée de grève pour la sauvegarde des retraites qui s’annonce massive. Et qui pourrait bien devenir un tournant du quinquennat Macron, surtout si les arrêts de travail sont reconduits.
La bataille de l’opinion sera déterminante. Et le gouvernement a déjà tiré quelques salves discrètes.
Ainsi le rapport incendiaire de la Cour des comptes sur la gestion des ressources humaines de la SNCF.
Que dit ce document ?
Que la SNCF ne supprime pas assez de postes. 1200 disparaissent pourtant chaque année depuis 2012. Pour la Cour des comptes, il faudrait porter ce chiffre à 2000.
Le rapport met également en cause le taux d’absentéisme, la progression des salaires en fonction de l’ancienneté, les primes et les billets de train gratuits attribués aux cheminots.
Un document qui permet à Matignon de pointer du doigt, une nouvelle fois, les cheminots.
Un autre document a également circulé en début de semaine. Cette fois, il s’agit d’une étude du Conseil d’orientation des retraites, le COR, rédigée à la demande de Matignon.
Selon cet organisme, le déficit du système de retraite devrait osciller, en 2025, entre 7,9 milliards et 17,2 milliards d’euros.
Pour le résorber, le COR propose de repousser l’âge de départ en retraite de 2,5 à 5,4 mois selon les générations.
Étrange raisonnement. L’ensemble des réserves pour les retraites (Fonds de réserve des retraites, CADES, régimes complémentaires) s’élève à 150 milliards d’euros. De quoi combler largement le trou annoncé. C’est justement à cet effet qu’ont été constituées ces réserves.
Mais ça, curieusement, le gouvernement n’en souffle mot.