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Exclusif : Marine Le Pen ouvre les frontières à l'argent sale

Par Thomas Dietrich et Rémi-Kenzo Pagès

Retrouvez les contenus de ces auteurs : page de Thomas Dietrich et page de Rémi-Kenzo Pagès.

On savait qu'à la suite de la présidentielle de 2017, le Front national avait évité la faillite grâce à un homme d’affaires français, Laurent Foucher, qui a consenti un prêt au parti de Marine Le Pen. Mais personne n’avait jamais raconté l’incroyable histoire de ces 8 millions d’euros tombés du ciel. Entre oligarques déchus et services secrets russes, entre paradis fiscaux, escroqueries et magouilles diplomatiques en Afrique, Le Média révèle en exclusivité comment le Front national a permis de blanchir de l’argent sale, finalement remboursé par le contribuable.

Nous sommes en juin 2017. Le Front national est sur le point de couler. Cela fait quelques années que le « Paquebot » (le siège historique du parti) a été vendu, mais au nouveau quartier général de Nanterre, c’est la panique à bord. L’état-major frontiste ne s’est pas encore remis de la claque qu’a prise Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, que déjà il lui faut faire face à une nouvelle tempête. Les comptes du parti d’extrême-droite sont en déficit de 5 à 6 millions d’euros. Comme l’a révélé Mediapart, la campagne présidentielle de Marine Le Pen a également fini dans le rouge. De nombreuses factures n’ont pas encore été payées, ce qui donne des sueurs froides à l’entourage de la candidate. Car au Front, on ne craint pas seulement les appels des banquiers furibards (on a l’habitude), on redoute de déposer les comptes de campagne en déficit, ce qui entraînerait automatiquement leur invalidation et, donc, le non-remboursement par l’Etat d’un peu moins de 11 millions d’euros. Si un tel scénario-catastrophe se produisait, le Front National n’aurait plus qu’à mettre la clé sous la porte.

Cela fait plusieurs mois que les cadres du parti sont en quête désespérée d’argent. Mais aucune banque ne veut mettre la main à la poche pour un parti criblé de dettes. « Marine Le Pen, comme à chaque fois, n’a pas eu le concours d’une banque française ou européenne. Tout le monde sait que depuis la nuit des temps, les banques françaises financent la quasi-totalité des campagnes électorales, pas celles du Front national ou de Marine Le Pen » déplore auprès du Média l’ancien trésorier du FN, le conseiller régional Wallerand de Saint-Just. « Nous ne finançons plus aucun parti politique depuis 2012 », nous répond la Société générale, qui pendant la campagne présidentielle de 2017 hébergeait les comptes du Front national.

Marine Le Pen, qui n’a pas donné suite à notre demande d’interview, se tourne donc vers d’autres cieux. Ce n’est pas la première fois. 

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